Aspects de la culture populaire
La famille
Nicolas Lancret. Le repas de noces (1735).
Contrairement
aux idées reçues, la famille typique dans la France de l'Ancien Régime
est la famille conjugale limitée aux parents et aux enfants (et non la
famille large étendue aux grands-parents, aux oncles et cousins). Il
peut arriver qu'elle se recompose suite à la mort de l'un des deux
parents. Le nombre d'enfants n'est pas non plus très élevé : 3-4
environ. Tout au long du XVIIIe siècle se développe ce que des
historiens appellent le « refus de l'enfant » ; un comportement
malthusien se développe : on fait moins d'enfants pour mieux s'en
occuper tandis que le recours aux pratiques contraceptives s'accentue
(recettes de rebouteux, préservatifs en peau de porc, coït interrompu).
L'âge du mariage est tardif et recule tout au long du siècle (28 ans
pour les garçons, 25 ou 26 pour les filles) ; les remariages sont
fréquents (un tiers des mariages implique un veuf ou une veuve).
La cellule familiale coïncide souvent avec le groupe de travail : le
père est aussi le chef de l'exploitation et sa domination se caractérise
par exemple par sa place à table. La femme a la quasi-exclusivité des
travaux de la maison et du soin des enfants, elle aide aussi son mari
pour certains travaux agricoles secondaires.
Le voisinage tient aussi un rôle important puisque tout le monde
fréquente à peu près les mêmes personnes durant le travail et les
loisirs. Ces relations de voisinage se marquent entres autres par
l'échange de services ou d'outillages pour les travaux agricoles, les
repas en commun, les rassemblements pour les veillées d'hiver, les jeux
collectifs de boules et de quilles et les devoirs rendus pour les
mourants des familles voisines.
Source : philisto.fr