Angélique du Coudray, celle qui révolutionna l'art de l'accouchement
En imaginant au XVIIIe siècle un mannequin représentant une femme en train d'accoucher, Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray, née à Clermont-Ferrand, bouleversa les pratiques de l'accouchement sur tout le territoire français et forma plus de 3000 matrones et chirurgiens.
En imaginant au XVIIIe siècle un mannequin représentant une femme en train d'accoucher, Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray, née à Clermont-Ferrand, bouleversa les pratiques de l'accouchement sur tout le territoire français et forma plus de 3000 matrones et chirurgiens.
Articulé, fait de cuir et de 
toiles de différentes couleurs, le mannequin permettait d'expliquer 
concrètement les gestes à faire ou à éviter. Un ouvrage
    intitulé «Abrégé de l'art des accouchements», également réalisé par 
Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray, complétait cet 
enseignement, extrêmement limité jusqu'alors, les seules
    accoucheuses vraiment instruites étant issues de l'Hôtel-Dieu de 
Paris.
 
  
Née en 1712 à 
Clermont-Ferrand, Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray exerça le 
métier de sage-femme pendant seize ans dans la capitale, puis revint
    en 1754 dans sa province natale. Profondément choquée par 
l'ignorance des sages-femmes et des chirurgiens et par les erreurs des 
matrones qui sévissaient dans les campagnes, elle décida de
    proposer des cours gratuits. L'intendant d'Auvergne approuva en tous
 points cette sage-femme « très habile et de bonne volonté » qui 
consentait à quitter la capitale pour l'Auvergne. Devant le
    succès du mannequin, il décida même que les principales villes de la
 province d'Auvergne disposeraient d'une telle « machine ». À Clermont, 
le docteur Étienne Blancheton en acquit une et une
    seconde, offerte par Madame du Coudray, fut mise en réserve à 
l'Hôtel de Ville (1).
  
À partir de 1759, munie d'un 
brevet royal qui l'autorisait à donner des cours dans tout le royaume, 
la célèbre sage-femme s'engagea, à l'âge de cinquante
    ans, dans un tour de France obstétrical qui dura vingt-cinq ans. 
Elle n'avait de cesse d'améliorer ses outils pédagogiques, créant de 
nouvelles planches illustrées dans son manuel et ajoutant des
    détails réalistes à son mannequin.
  
Portrait de Madame Du Coudray
  
Elle parlait ainsi de l'accouchement : « En
 attendant le moment de délivrer la femme, on doit la consoler le plus 
affectueusement possible : son état douloureux
    y engage ; mais il faut le faire avec un air de gaieté qui ne lui 
inspire aucune crainte de danger. Il faut éviter tous les chuchotements à
 l'oreille, qui ne pourraient que l'inquiéter et lui
    faite craindre des suites fâcheuses. On doit lui parler de Dieu et 
l'engager à le remercier de l'avoir mise hors de péril. Si elle recourt à
 des reliques, il faut lui représenter qu'elles seront
    tout aussi efficaces sur le lit voisin que si on les posait sur 
elle-même, ce qui pourrait la gêner... »
Source : www.culture-et-debats.over-blog.com
Source : www.culture-et-debats.over-blog.com
(1) Le seul exemplaire conservé est exposé au musée d'Histoire de la médecine à Rouen.
  
Le texte est tiré du magazine « Demain » de la Ville de Clermont-Ferrand n°236, novembre 2007
  
 
   
 
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