samedi 13 octobre 2012

Le langage des mouches au XVIIIe siècle

 

Toute personne bien née, se devant, au XVIIIe siècle d'avoir la peau claire, la mouche de taffetas ou de velours noir appelée aussi tache avantageuse dans le langage précieux, se collait principalement sur le visage afin d'en rehausser la blancheur et l'éclat. "C'est alors plus qu'une mode, une furie... Selon l'humeur du jour, les mouches sont en forme de lune, d'étoiles ou de fleurs et se promènent sur les visages". C'est un accessoire indispensable du temps, qui serait né d'un traitement préconisé contre les maux de dents. Une ordonnance médicale serait donc à l'origine de l'idée qui vint aux femmes d'appliquer sur leur visage ces découpures de taffetas noir qui simulaient au début les ramifications des veines des temps ? Peut-être. Et ce ne serait pas la seule fois, du reste, que des liens étroits uniraient la mode et ses caprices, aux prescriptions d'un médecin... 

Boîtes à fard et à mouches

Toujours est-il que cette mode fait ainsi fureur du règne de Louis XIII à la Révolution. Un langage galant destiné aux personnes averties naît alors à cette époque. Si l'usage des mouches est déjà connu au XVIIème siècle, c'est au XVIIIème siècle cependant qu'elles vont devenir les symboles de la parure et de la féminité. Ces différentes mouches portaient toutes des noms très suggestifs selon où elles étaient placées :


- Près de l'œil, elle se nomme assassine ou passionnée.
- Au coin de la bouche, c'est la baiseuse.
- Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.
- Sur le nez, effrontée ou gaillarde.
- Sur le front, la majestueuse
- Sur la joue, c'est la galante.
- Sur une ride, dans le creux du sourire , elle est enjouée.
- Sur la poitrine, c'est la généreuse.
- Sur un bouton, la receleuse.
- Ou bien sur le menton, ne serait-ce point la discrète que l'on trouve ?


source : www.transenprovence.org 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire