vendredi 21 septembre 2012

Le jeu du nain jaune

  Histoire véridique du jeu du « Nain jaune »




 




Il était une fois…
L’histoire commence par un conte cruel intitulé « Le Nain Jaune » écrit au xviie siècle par Madame la Baronne d’Aulnoy (Marie-Catherine de Jumel de Barneville) à l’intention des adultes, comme c’était l’usage alors, et longtemps encore pour la plupart des contes…
Ce fut un conte célèbre en son temps, mais il est oublié de nos jours, où il ne trouverait pas sa place au milieu des comptines mièvres et sirupeuses qui sont donnés en pâture à nos petits.
Tout commence, ou devrais-je dire continue ?, au milieu du xviiie siècle, avec le roi Stanislas de Pologne, établi à Nancy au milieu du xviiie siècle qui, lui-même protégé par le roi de France, Louis XV, avait pris sous sa protection dès sa naissance, un nain ou plus exactement un lilliputien, qui répondait du nom de « Bébé », (1).
Ce dernier obtint une immense célébrité qui dépassa largement les frontières lorraines, mais en grandissant en âge il devint souvent violent et cruel, en particulier avec ses congénères qui lui étaient présentés et, par analogie on le surnommait, hors de son domaine : « Le Nain Jaune ».

Tableau du « Jeu du Nain  Bébé » (circa 1760)
Dans cette merveilleuse société frivole qui hantait les Salons du xviiie siècle, il ne fallait qu’un bon prétexte pour lancer un nouveau jeu et le pas fut vite franchi, en rapport avec la nouvelle « Merveille » nancéenne, dont le succès faisait déplacer des personnalités internationales.
Ce pas fut allègrement franchi, d’abord en Lorraine (vers 1760) comme il se doit ou le tableau du jeu représentait « Bébé » (2). Ce jeu fut alors appelé le « Jeu du Nain Bébé » ou « Jeu du Nain », puis il s’exporta vers la capitale où il fut représenté sous la forme d’un Nain habillé en folie avec grelots ou petit homme chauve en costume jaune avec son épée (qui ne le quittait jamais) au côté, sans qu’une relation particulière soit faite avec « Bébé », et conserva définitivement le nom de « Jeu du nain jaune ».
Durant près d’une génération, le jeu fit fureur et l’on trouve de nombreuses traces de ce dernier dans la littérature européenne.
Ainsi l’on trouvait des jeux de Nain jaune chez les marchands de nouveautés, comme le reporte le journal  « Mercure de France » de novembre 1777, dans un article consacré à Grandchez, marchand de nouveautés. Il est indiqué qu’il vend entre autres :
« Plateaux de tôle peinte et vernie, pour le jeu de Nain Jaune ».

Source :
 François Theimer,
expert près la Cour d'Appel de Paris et historien du Jouet français.

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